Journée de solidarité : obligation, rémunération, date et exceptions… on vous explique tout (sans vous endormir)  

23 Mai 2025 | Actualités

Renouvellement de CDD

Ah, le lundi de Pentecôte… Férié ou pas ? Travaillé ou chômé ? Rémunéré ou offert à la patrie ?
Chaque année, ce jour-là sème la pagaille dans les plannings et fait froncer bien des sourcils côté RH. Spoiler alert : tout cela tourne autour de la fameuse journée de solidarité.

Instaurée pour soutenir les personnes âgées ou handicapées, elle suscite encore beaucoup de questions… et quelques grincements de dents. Allez, on remet les pendules à l’heure.

 

Qu’est-ce que la journée de solidarité? (Et pourquoi elle revient chaque année)

La journée de solidarité a été instaurée par la loi du 30 juin 2004, en réaction à la canicule de 2003 qui a durement touché les personnes âgées et handicapées. L’idée ? Créer un jour de travail supplémentaire pour les salariés, sans rémunération additionnelle, afin de financer les actions en faveur de l’autonomie.

Ce jour travaillé génère une contribution solidarité autonomie payée par les employeurs à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).
Elle s’applique aussi bien aux entreprises privées qu’à certains établissements du secteur public.

 

Comment fonctionne la journée de solidarité ? (Modalités, règles et subtilités)

Concrètement, la journée de solidarité consiste à travailler une journée de plus dans l’année — souvent un jour férié précédemment chômé, sans contrepartie salariale.

Important :

  • Elle est limitée à 7 heures, même pour les salariés à temps plein.
  • Elle n’est pas forcément fixée au lundi de Pentecôte. L’employeur peut la choisir avec l’accord du comité social et économique (CSE) ou par décision unilatérale en l’absence d’accord collectif.

Code du travail (Article L3133-7) :

« Les modalités d’accomplissement de la journée de solidarité sont déterminées par convention ou accord collectif d’entreprise ou, à défaut, de branche. »

 

Qui est concerné par la journée de solidarité ?

En théorie, tous les salariés du secteur privé sont concernés, quel que soit leur contrat (CDI, CDD, alternants…).

Mais il existe des exceptions :

  • Les stagiaires ne sont pas concernés.
  • Les mineurs de moins de 18 ans sont également exemptés lorsque la journée tombe un jour férié (article L3164-6 du Code du travail). Cette exemption s’applique aussi aux apprentis mineurs et alternants de moins de 18 ans.
  • Les salariées en congé maternité sont également dispensées d’effectuer la journée de solidarité
  • Les travailleurs à temps partiel effectuent un nombre d’heures au prorata de leur temps de travail.
  • Les salariés en forfait jours doivent effectuer une journée de plus ou intégrer ce jour dans leur volume annuel.

En cas de changement d’employeur en cours d’année, une seule journée de solidarité est due par an (article L3133-10), peu importe le nombre d’employeurs successifs.

 

Quelle est la date de la journée de solidarité ? (Et peut-on la déplacer ?)

Le lundi de Pentecôte (en 2025, ce sera le 9 juin) est souvent choisi comme journée de solidarité… mais ce n’est pas une obligation.

D’autres options sont possibles :

  • Un jour de RTT
  • Un jour de repos
  • Un autre jour férié habituellement chômé (à l’exclusion du 1er mai)
  • Une journée définie par accord collectif ou usage d’entreprise

Il est même possible de fractionner la journée (ex. : 2 fois 3h30) si un accord collectif ou une décision de l’employeur le permet. Ce fractionnement doit respecter un cadre précis et être documenté.

Dans les départements de la Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, des spécificités s’appliquent en raison du droit local. Noël et le Vendredi Saint ne peuvent pas être choisis comme jour de solidarité dans ces régions, afin de préserver la spécificité du droit local qui accorde aux salariés d’Alsace-Moselle deux jours fériés supplémentaires par rapport au reste de la France.

 

Comment est rémunérée la journée de solidarité ? (Spoiler : souvent, elle ne l’est pas)

Dans la plupart des cas, la journée de solidarité est non rémunérée, sans majoration :

  • Elle ne donne pas lieu à un salaire supplémentaire pour les salariés mensualisés.
  • Elle n’entraîne pas de réduction de congés.
  • Aucune ligne spécifique n’est obligatoirement indiquée sur la fiche de paie, mais certaines entreprises le mentionnent à titre informatif.

Bien que la mention de la journée de solidarité ne fasse pas partie des mentions obligatoires du bulletin de paie, il est fortement recommandé d’y indiquer la date effectuée par le salarié. Cette mention permet d’apporter la preuve que la journée a bien été réalisée, particulièrement important en cas de fractionnement des heure.

Exceptions à connaître :

  • Si le salarié dépasse le temps de travail légal (35 heures), la journée peut devenir du temps supplémentaire rémunéré.
  • En cas d’absence ce jour-là (arrêt maladie, congés, etc.), aucune retenue ne peut être appliquée.

Les heures effectuées au titre de la journée de solidarité ne sont pas considérées comme des heures supplémentaires, sauf disposition plus favorable prévue par l’accord collectif.

 

Les obligations des employeurs (et les erreurs à éviter)

L’employeur doit clairement informer les salariés des modalités retenues. Il peut :

  • Fixer le jour dans un accord collectif,
  • Ou le déterminer unilatéralement, en consultant le CSE si nécessaire.

Il doit :

  • Respecter le droit du travail
  • Garantir un temps de repos équivalent si la journée tombe sur un jour de repos
  • Prévoir des modalités claires pour les salariés absents

En cas de non-respect des règles, l’entreprise s’expose à des litiges prud’homaux et à des sanctions financières.

 

Exceptions, cas particuliers et situations complexes

Arrêt maladie ou congés payés :

  • Le salarié est exempté de la journée s’il est en congé ou en arrêt le jour prévu.

Changement d’entreprise :

  • Un salarié qui change d’employeur n’effectue qu’une seule journée de solidarité sur l’année, même si son nouveau contrat ne le précise pas.

Temps partiel et forfait jours :

  • L’obligation est calculée au prorata du temps de travail.
  • Dans le cas du forfait jours, la journée peut être incluse dans les jours travaillés annuellement.

Refus du salarié :

  • En l’absence de raison légitime (congés, arrêt, etc.), un refus d’effectuer la journée peut être sanctionné. Toutefois, il doit être encadré avec prudence.

Chômage partiel / activité partielle :

  • La journée ne s’applique pas si le salarié ne travaille pas en raison d’une mesure exceptionnelle.

 

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FAQ — Journée de solidarité : les réponses à vos questions

Quel est le principe de la journée de solidarité ?

La journée de solidarité repose sur un principe simple : permettre le financement d’actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées et handicapées via une journée de travail supplémentaire, sans rémunération additionnelle pour le salarié. Ce dispositif, d’ordre public social, s’inscrit dans une politique de solidarité nationale.

Comment est assuré le financement ?

Le financement se fait par une cotisation sociale spécifique versée par l’employeur à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Il ne s’agit pas d’un prélèvement sur salaire, mais d’une charge sociale supplémentaire prise en compte dans la masse salariale.

À qui est destinée cette journée ?

Elle est destinée à soutenir les publics vulnérables : personnes âgées en perte d’autonomie, personnes handicapées. Elle participe à une logique de justice sociale au sein de la nation.

Quelles sont les modalités d’application ?

La journée peut être fixée par un accord collectif, une convention ou, à défaut, par décision unilatérale de l’employeur. Les modalités doivent être adaptées à l’organisation du travail, à la durée du travail applicable, et aux conventions de branche.

Peut-elle être fractionnée ?

Oui. Une application fractionnée est possible si elle est prévue dans l’accord collectif. Par exemple, une entreprise peut répartir la journée sur deux demi-journées, selon les besoins du service.

Les salariés changeant d’entreprise dans l’année devront-ils effectuer deux journées ?

Non. Un salarié changeant d’employeur en cours d’année n’effectue qu’une seule journée. Il revient à chaque employeur de vérifier si elle a été accomplie.

Quel est l’impact sur la fiche de paie ?

La journée de solidarité peut être mentionnée sur le bulletin de paie, mais ce n’est pas une obligation légale. Certaines entreprises le font pour assurer la transparence.

Cette journée est-elle applicable à tous les contrats ?

Oui, sauf exceptions : les stagiaires ne sont pas concernés, de même que les contrats très courts. Les salariés à temps partiel effectueront cette journée au prorata de leur contrat de travail. Le dispositif s’applique aussi aux forfaits jours, dans le contingent annuel.

Quel est le rôle du gouvernement dans cette mesure ?

Le dispositif a été initié par le gouvernement et intégré dans le Code du travail. Le Premier ministre peut recommander certaines dates, mais la mise en œuvre est laissée aux employeurs, selon les règles prévues par la loi.

Peut-on refuser de travailler ce jour ?

Refuser d’exécuter cette journée sans justification valable peut être considéré comme un manquement contractuel, sauf en cas de congé payé ou d’arrêt maladie. Toutefois, l’ordre public impose une certaine souplesse, et les conditions doivent être clairement définies.

Est-ce que cette journée s’ajoute aux jours déjà travaillés ?

Oui. Il s’agit bien d’une journée de travail supplémentaire. Elle n’est pas compensée par un repos sauf disposition contraire. Elle ne doit pas porter atteinte aux durées maximales de travail.

Cette journée est-elle liée à une nouvelle réforme ?

Non, mais elle a connu des ajustements. Il est possible que de nouvelles modalités soient débattues à l’avenir, notamment pour étendre l’effort de solidarité ou modifier le code en faveur de nouvelles catégories de bénéficiaires.

La journée est-elle prévue chaque année ?

Oui. C’est une journée nationale, prévue annuellement. Chaque année, les entreprises devront l’organiser. Des modalités différentes pourront s’appliquer selon les accords de branche.

Comment l'entreprise doit-elle s’organiser ?

L’entreprise doit définir les modalités d’exécution (date, durée, personnel concerné) et les communiquer à ses salariés. Cette démarche fait partie intégrante du service RH et doit être assurée avec rigueur.

Quels sont les enjeux sociaux ?

Au-delà de l’aspect technique, cette journée illustre l’effort collectif de toute la société en faveur de l’autonomie. Elle mobilise une partie de la masse salariale au profit d’une cause sociale universelle.

Peut-on bénéficier d’un repos compensateur ?

Uniquement si cela est prévu par un accord ou si la journée s’ajoute à la durée du travail maximale. Dans ce cas, un repos peut être prévu pour respecter les limites légales.

Et si la journée est oubliée ou mal appliquée ?

Les employeurs qui ne respectent pas les règles applicables s’exposent à des sanctions. Il convient de bien définir les modalités de mise en œuvre dans les documents internes.

Quels sont les services concernés ?

Tous les services sont concernés, qu’ils soient publics ou privés. L’application dépend de la convention collective, de l’ancienneté, du poste occupé et des modalités propres au contrat de travail.

En résumé ?

Une journée, un effort national, une cause sociale. Travailler une journée supplémentaire dans l’année, pour ceux qui en ont besoin, c’est offrir cette journée à l’autonomie. À condition de bien en comprendre le fonctionnement, les règles applicables et les modalités d’exécution. Un bon exemple d’équilibre entre solidarité, droit du travail et application concrète dans l’entreprise.

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