La fameuse prime de panier, aussi appelée panier repas, fait partie de ces petites lignes sur la fiche de paie que tout le monde voit… sans toujours vraiment comprendre ce qu’elles recouvrent. Pour certains salariés, elle représente un vrai coup de pouce pour compenser les frais de repas engagés en déplacement ou lorsqu’il est impossible de manger à domicile ou dans les locaux de l’entreprise. Pour les employeurs, elle constitue un levier d’organisation du travail, mais aussi un sujet sensible en matière de réglementation, exonérations et conformité URSSAF.
Et comme souvent avec les indemnités, une question revient : « Suis-je bien dans les règles ? » La bonne nouvelle, c’est que le cadre légal de la prime panier est clair… à condition de s’y retrouver entre indemnité forfaitaire, conditions d’exonération, exigences du Code du travail, accords collectifs et situations particulières comme le BTP, le travail posté, le travail de nuit ou le déplacement contraint.
Dans cet article, on vous explique tout : définition, conditions, montants 2025, différences avec les tickets restaurant, obligations de l’employeur, règles d’exonération et bonnes pratiques pour gérer correctement la prime panier – sans risque de redressement URSSAF.
Qu’est-ce que la prime de panier ?
La prime de panier, ou panier repas, ou indemnité de repas, est une indemnité versée au salarié pour couvrir les frais de repas engagés lorsque les conditions normales de restauration ne peuvent pas être respectées. Elle fait partie des frais professionnels, ce qui signifie qu’elle compense une dépense liée à l’activité et non un avantage personnel.
Selon l’URSSAF, il s’agit d’une indemnité forfaitaire dont le montant et les conditions d’exonération dépendent :
-
de la nature du travail (travail posté, nuit, équipe, BTP…) ;
-
de la situation de déplacement contraint ;
-
de l’absence ou non de locaux de restauration adaptés ;
-
d’une impossibilité de prendre son repas à domicile.
En clair : si un salarié est contraint, pour des raisons professionnelles, de prendre son repas hors de son domicile ou en dehors des conditions habituelles, l’employeur peut verser une prime panier pour compenser les frais engagés.
Qui peut bénéficier de la prime panier ?
La prime panier peut concerner plusieurs catégories de salariés, à condition que les critères définis par l’URSSAF ou la convention collective applicable soient respectés.
Sont généralement éligibles :
-
les salariés en déplacement professionnel lorsque le repas ne peut être pris à domicile ;
-
les salariés travaillant sur un chantier (BTP ou autres secteurs) ;
-
les salariés en travail posté ou en travail de nuit ;
-
les salariés dont les locaux de restauration ne sont pas accessibles ou ne permettent pas une restauration dans des conditions normales ;
-
les salariés soumis à un horaire décalé qui les empêche de prendre leur pause déjeuner habituelle.
À retenir
La prime panier ne dépend pas du poste, mais de la situation professionnelle du salarié. C’est une indemnité qui vise à compenser une charge réelle, et qui doit donc être utilisée dans ce cadre.
Comment bénéficier de la prime de panier ?
Pour bénéficier de cette indemnité, plusieurs conditions doivent être remplies :
1. Le salarié doit être contraint de prendre son repas hors de son domicile
L’URSSAF précise que le salarié doit être dans l’impossibilité de rentrer chez lui pour déjeuner en raison :
-
d’un déplacement professionnel ;
-
d’un chantier éloigné ;
-
d’un horaire particulier ;
-
ou d’un accès limité aux locaux de restauration.
2. Les frais doivent être professionnels
La prime de panier compense un coût engagé dans le cadre du travail. Une dépense personnelle ou un choix de restauration plus coûteux ne peuvent être couverts.
3. Les conditions doivent être prévues par un accord collectif, un usage, une convention collective ou une décision de l’employeur
Beaucoup de branches, notamment le BTP, prévoient des montants spécifiques.
4. Le montant doit être conforme au barème URSSAF pour bénéficier de l’exonération
Quel est le montant de la prime de panier en 2025 ?
Le montant de la prime panier varie selon la situation. L’URSSAF et l’administration fiscale publient chaque année un barème avec les indemnités maximum exonérées de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu.
Pour 2025, les principaux plafonds sont les suivants :
- 7,40 € : repas pris sur le lieu de travail, lorsque le salarié est contraint d’y rester en raison de conditions particulières d’organisation ou d’horaires (travail en équipe, travail posté, travail continu, travail de nuit, horaire décalé) ;
- 10,30 € : repas pris hors des locaux de l’entreprise, lorsque le salarié ne peut ni rentrer à son domicile ni prendre son repas sur son lieu habituel de travail ;
-
21,10 € : repas pris au restaurant lors d’un déplacement professionnel, lorsque le salarié est empêché de regagner sa résidence ou son lieu habituel de travail.
Pour bénéficier de l’exonération de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu, l’indemnité de repas ne doit pas dépasser ces montants maximum, et elle doit correspondre à une dépense réellement engagée dans le cadre professionnel.
Et dans le secteur du BTP ?
La prime panier BTP suit des règles propres fixées par la convention collective : les montants peuvent être plus élevés, mais seul le montant URSSAF est exonéré.
Comment se calcule la prime de panier ?
La prime panier est généralement une allocation forfaitaire, ce qui signifie qu’elle a un montant fixe par jour éligible.
Deux règles essentielles :
1. Le salarié doit être réellement dans la situation ouvrant droit à l’indemnité.
2. La prime est due pour chaque jour où les conditions sont réunies (travail en équipe, poste, déplacement…).
Exemple simple :
Un salarié travaille en équipe du matin et ne peut pas prendre son repas à domicile. L’entreprise verse une prime forfaitaire de 8 € par jour. Sur 10 jours d’éligibilité, la prime sera :
→ 8 € x 10 jours = 80 €
Attention
Si l’entreprise dépasse le montant maximum URSSAF, la part excédentaire devient :
-
soumise à cotisations sociales ;
-
potentiellement requalifiée en avantage en nature.
et si le salarié ne perçoit pas de prime panier ?
Un salarié qui ne perçoit aucune indemnité de repas (ni prime panier, ni titres-restaurant) peut, s’il opte pour la déduction des frais réels, déduire ses frais de repas dans la limite du barème fiscal. En 2025, la valeur forfaitaire d’un repas pris au domicile est fixée à 5,45 €, ce qui permet de déduire, pour un repas pris à l’extérieur, la différence entre le prix payé et 5,45 €, dans la limite de 21,10 € par repas.
Cette alternative concerne la déclaration d’impôt du salarié et ne remplace pas la gestion, par l’employeur, des indemnités de repas en paie.
La prime de panier est-elle imposable ?
Bonne nouvelle pour les salariés :
-
la prime panier est exonérée de cotisations sociales dans les limites URSSAF ;
-
elle est également exonérée d’impôt sur le revenu, toujours dans ces limites.
Si le montant dépasse les plafonds : seule la part excédant le seuil devient imposable.
La prime panier est-elle versée en cas d’absence ?
En règle générale : non.
Elle n’est due que lorsque le salarié est effectivement dans la situation ouvrant droit à l’indemnité.
Donc :
❌ pas de prime en cas d’absence ;
❌ en pratique, pas de prime panier en télétravail, puisque le salarié prend ses repas à domicile et ne se trouve pas dans une situation de restauration contrainte au sens des barèmes URSSAF ;
❌ pas de prime pendant les congés ou arrêts maladie.
Quelle différence entre prime panier, tickets restaurant et remboursements de frais ?
Il existe plusieurs dispositifs pour couvrir les frais de repas, mais ils ne répondent pas aux mêmes règles.
Prime panier / panier repas
-
Forfaitaire
-
Versée par jour
-
Concerne les situations de contrainte professionnelle
Tickets restaurant
-
Avantage facultatif
-
Co-financés par l’employeur (50 à 60 %)
-
Basés sur la valeur faciale du titre-restaurant
Remboursement réel de frais
-
Sur justificatif (addition restaurant, etc.)
-
Montant variable
En résumé
Les indemnités repas n’ont pas toutes la même nature, et ne s’appliquent pas dans les mêmes situations.
Comment l’employeur doit-il verser la prime panier ?
L’employeur doit respecter plusieurs règles :
1. Vérifier les conditions d’éligibilité (déplacement, contraintes horaires, absence de locaux…).
2. Appliquer les montants prévus par la convention collective ou par l’entreprise.
3. S’assurer que les montants URSSAF ne sont pas dépassés pour bénéficier de l’exonération.
4. Mentionner l’indemnité sur le bulletin de paie.
Comme les autres éléments de rémunération et d’indemnisation, la prime panier est versée mensuellement et apparaît sur le bulletin de paie du salarié, sous forme de ligne dédiée.
5. Documenter les situations en cas de contrôle URSSAF.
Comment éviter les erreurs en paie ?
La prime panier peut sembler simple… mais elle est source de nombreux redressements. Parmi les erreurs fréquentes :
-
appliquer la prime alors que le salarié pouvait manger sur place ;
-
dépasser les montants exonérés ;
-
ne pas distinguer prime panier BTP / prime panier déplacement ;
-
verser la prime en cas d’absence ;
-
ne pas justifier les conditions professionnelles.
Astuce Planeezy :
Avec Planeezy, il est possible d’intégrer automatiquement les indemnités repas dans les heures réalisées, ce qui les fait apparaître dans le rapport de paie – pratique pour éviter les oublis et fiabiliser les données.
Conclusion
La prime de panier joue un rôle essentiel pour les salariés contraints de prendre leur repas hors du domicile ou des conditions habituelles. Pour les entreprises, c’est un dispositif utile pour compenser, motiver et assurer la conformité sociale… à condition de respecter les montants URSSAF, les conditions d’attribution et la réglementation.
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